Un état des lieux alarmants :
Les inégalités entre femmes et hommes dans l’Education Nationale se lisent d’abord dans les emplois. La règle est simple : plus on monte dans la hiérarchie, moins la part des femmes est importante. Plus de 92% des AESH sont des femmes, elles n’ont pas de salaires décents sous l’effet principalement de temps partiel subi. 70 % des enseignants sont des femmes ; leurs rémunérations, en euros constants, a baissé entre 15 et 25 % au cours des 20 dernières années. D’autre part, la politique de toujours plus d’indemnitaires (IMP, HSA et ISOE part variable...) leur est particulièrement défavorables. Par conséquent, la revalorisation salariale des professions fortement féminines que sont les nôtres est un préalable indispensable à la mise en place et l’élaboration d’un plan d’action pour l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.
Une coquille vide faite dans l’urgence.
Le rectorat de Bordeaux aura finalement accordé sous la contrainte 4 GT au lieu de 2 aux organisations syndicales pour travailler les 5 axes de ce plan construit en urgence entre début décembre 2021 et fin janvier 2022. Répondre à l’injonction d’une élaboration rapide a semble-t-il été le seul objectif de notre administration. Le bilan pour le SNES est sans appel : il est clair que l’administration n’a pas véritablement saisi les enjeux majeurs de ce plan pour nos professions très largement féminisées.
Nos principales revendications :
- Concernant la gouvernance des politiques d’égalités (axe 1), le SNES avec la FSU a d’abord exigé que les préconisations du plan national soient respectées, à savoir un référent à temps plein sur le sujet. Il n’en est rien puisque la référente académique se voit rajouter cette fonction en plus de son large portefeuille de missions lié à son rôle de secrétaire générale adjointe pour l’académie
- Le SNES avec la FSU a également demandé d’obtenir un état des lieux des inégalités dans l’académie de Bordeaux, tant en matière de rémunération que de carrières, d’évaluation, de mobilité, de promotions... En effet, pour créer les conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles (axe 2) et supprimer les situations d’écarts de rémunération et de déroulement de carrière (axe 3), il est indispensable que l’administration produise des études statistiques visant à objectiver les inégalités. C’est ainsi que notre proposition d’un suivi de cohorte de néo-titulaires afin de suivre les carrières sur un temps long a été adoptée par le rectorat. Mais les données genrées actuelles sont largement insuffisantes et tout reste à construire. Dans le même temps, nous continuons d’exiger le rétablissement des compétences des CAP en matière de promotion, seul moyen de contrôler a priori les règles de gestion et la mise en application de l’avancement équilibré. Pour le reste, aucun moyen n’est alloué.
- Sur la conciliation entre parentalité et vie professionnelle (Axe 4), le SNES avec la FSU a demandé de promouvoir des pratiques professionnelles visant à favoriser la conciliation vie professionnelle/vie privée pour toutes et tous : des horaires et des durées de réunion limitées et calées au maximum sur le temps de service. Nous avons aussi porté des propositions ambitieuses sur l’organisation du temps de travail en terme d’aménagement et de communication d’emploi du temps. L’administration a seulement approuvé l’idée d’un guide des bonnes pratiques sans rien de contraignant.
- A propos enfin des violences sexuelles et sexistes (Axe 5), Le SNES avec la FSU a demandé à d’instaurer une démarche de signalement des violences claire et efficace, permettant à une victime ou à un témoin de contacter simplement et rapidement des personnels formés en mesure de les aider. Nous attendons également des politiques plus volontaristes de prévention et de protection des victimes de violences. Enfin, nous avons à nouveau exigé que dans le cadre du CHSCTA, un représentant du personnel exerce les missions de « référent » dans cette thématique qui ne peut plus être occultée. L’administration a pris acte de nos revendications mais n’avait semble-t-il pas travailler le sujet en amont.
Ce plan, présenté en CTA le 8 février continuera de faire l’objet d’une attention particulière de notre part, pour obtenir de nouvelles avancées au fur et à mesure de son déploiement.
Pour suivre cette thématique ou contribuer à la réflexion, rapprochez-vous du secteur académique :
egalitefemmeshommes@bordeaux.snes.edu