Le ministère organise une expérimentation sur la dématérialisation de la correction des copies de ES/L dans 15 académies (50%) dont l’académie de Bordeaux. Les corrections en loge sont supprimées sauf pour les copies des élèves de terminale repassant les épreuves anticipées de sciences (environ 100 candidats en tout).

L’objectif pour le rectorat est de sécuriser l’épreuve en évitant le transport, la perte, la dégradation des copies, des erreurs de saisie de la note, de calcul. De faire des économies, faciliter la gestion des copies en permettant une distribution uniforme sur l’ensemble des correcteurs.

L’application privée Viatique a déjà été expérimentée à Bordeaux et elle est toujours utilisée notamment pour le BTS et certains concours comme le CRPE. Pour cette expérimentation, le bilan montre un taux de satisfaction élevé chez les utilisateurs. Le ministère a développé sa propre application, Santorin, qui sera utilisée pour ce test.

Le scanner (coût : environ 900 euros, payés par le ministère) procède à un anonymat automatique des copies (environ 100 copies / minute). Il s’ajoute au scanner déjà présent dans certains établissements pour permettre l’utilisation de Viatique. Il permet aussi le brassage et la constitution de lot des zones géographiques larges (voire l’académie entière) ce qui permet à priori d’éviter les effets d’établissements dans les lots de copie.

Le test dans notre académie concerne près de 9000 élèves et 95 à 100 binômes de correcteurs (un enseignant de physique et un de SVT, les deux étant du même établissement pour faciliter les échanges) sur 77 centres d’examen. Le temps de correction est allongé et durera du 25/06 au 02/07. Les convocations devraient partir au plus tard le 24 mai.

Le professeur de physique corrige l’exercice de physique, celui de SVT l’exercice de SVT. Pour l’exercice commun, ils ne pourront pas se connecter simultanément sur la même copie. Chacun pourra corriger, mais un seul validera la note.

Les correcteurs se connectent via Imag’in. La correction se fait obligatoirement en ligne et les copies ne peuvent pas être téléchargées pour des raisons de sécurité. Les établissements doivent mettre à disposition des correcteurs des ordinateurs. Le sujet et le barème sont eux aussi donnés de manière numérique mais il est possible de les imprimer. La copie dématérialisée doit être annotée, appréciée et notée. Il faut détailler la notation par exercice et ne pas se contenter d’une seule note. L’application fait elle-même la somme des points des différents exercices. Il est possible de corriger le lot exercice par exercice. Des sauvegardes se font automatiquement.

L’enseignant pourra garder une trace de son travail (un bordereau des notes finales). La DEC attend la réponse des concepteurs de Santorin. Il a accès à des statistiques produites par l’ensemble des correcteurs au fur et à mesure des remontées. Les coordonnateurs suivent la correction au niveau d’un département.

Les IPR proposeront des modalités d’harmonisation :

  • Lot témoin corrigé par l’ensemble des correcteurs (par exemple 3 copies)
  • Lot de 20 à 25 à corriger pour date précise permettant des comparaisons.

La DEC a souhaité que tous les enseignants soient convoqués de manière obligatoire pour être formé à la prise en main de l’application et des consignes d’utilisation (temps de pause, position, éclairage…)
Les formations auront lieu :

  • les 23 et 24 mai en Gironde
  • le 27 mai en Dordogne et Lot et Garonne
  • le 28 mai pour les Landes et PA
  • Le matin, les chefs d’établissement sont convoqués sur l’utilisation des scanners.

Un module d’autoformation comprenant trois copies sera fourni aux correcteurs pour aussi faciliter la prise en main.

L’application se veut simple et ergonomique avec comme outil un crayon, un surligneur, une règle, une banque d’appréciation que l’on peut se créer, la possibilité de faire des capture d’écran, un zoom, le contrôle de la luminosité…)

L’application Santorin comporte une messagerie pour permettre :

  • La communication entre les deux membres du binôme qui est privée.
  • La communication avec les coordonnateurs qui pourront s’ils le décident transformer une question en une discussion pour l’ensemble des correcteurs.
  • Il est possible de prévenir si la numérisation ne s’est pas faite correctement pour demander un nouveau scan.

Les copies papier seront archivées un an dans l’établissement. A terme, les candidats auront un espace personnel dans Cyclade dans lequel ils pourront consulter les copies corrigées.

La dématérialisation des copies soulève plusieurs problèmes mis en évidence lors des précédentes expérimentations à Bordeaux ou à Montpellier.

  • La fatigue oculaire plus ou moins importante selon la qualité de l’équipement informatique.
  • L’ergonomie du poste de travail (problèmes de dos)
  • Le temps de travail derrière écran.
  • Le financement des équipements informatiques personnels utilisés dans un cadre professionnel
  • Les possibilités accrues de contrôle tatillon de la part de l’administration sur notre temps de travail.
  • Les pressions directes et indirectes sur l’évaluation.

Le rectorat a prévu de faire un bilan de cette expérimentation en septembre. Nous aurons besoin du retour d’expérience de celles et ceux qui vont utiliser ces nouvelles modalités de correction. Nous savons par ailleurs qu’il existe déjà des projets d’utilisation de la dématérialisation des copies pour certaines épreuves terminales et épreuves communes du nouveau bac.
Nous vous enverrons un questionnaire à remplir en ligne dès la fin des épreuves afin de préparer la réunion de bilan.