Mercredi 6 octobre, la Rectrice a réuni les 4 organisations syndicales représentatives, dans le but de proposer un temps d’échanges et de lever les incompréhensions liées au PLE dans les établissements. Étaient présents également pour l’administration le doyen des IA-IPR et la secrétaire générale adjointe. Au niveau de la méthode de travail, il a été rappelé que des réunions de coordination avaient été organisées dès la rentrée par le rectorat à l’attention des chefs d’établissement puis des IA-IPR. Selon l’administration, les collègues étaient en attente de temps de réflexion sur le sujet de l’évaluation et vont produire très majoritairement un PLE dans leurs établissements. Le travail d’accompagnement engagé de leur part se poursuivra dans le temps. L’administration compte publier très prochainement une faq sur cette thématique.

Fracture syndicale :

Les discussions laissent apparaître tout d’abord un profond clivage entre organisations syndicales. Le SGEN-CFDT et le Se-UNSA, à l’initiative de la proposition auprès du ministère, se félicitent que le contrôle continu soit étendu et encadré par le biais du PLE.

Un plan académique :

Les échanges laissent ensuite apparaître un glissement potentiellement lourd de conséquences. Selon l’administration, le PLE n’est plus seulement adossé au contrôle continu, quasiment absent des échanges, et tend ainsi à s’étendre. La rectrice insiste pour en effacer également l’aspect local, préférant le sigle « PE ». Facteur de rapprochement entre les enseignants et leurs élèves, cadre protecteur, il semble donc que les bienfaits du PLE soient multiples.

Il ne serait donc pas surprenant de le voir s’étendre à l’ensemble des disciplines du lycée et du collège selon un effet de va-et-vient entre les deux types d’établissement identifié lors des dernières réformes. La rectrice renvoie ainsi à la fiche n°3 dédiée à l’évaluation faisant partie du futur projet académique. Il y est indiqué explicitement la volonté d’ « installer une dynamique de concertation au sein de chaque établissement sur l’évaluation des élèves »

Duplicité du PLE :

Un autre glissement s’opère enfin entre un document à usage interne plus détaillé et celui qui serait communiqué aux parents. Quel serait le caractère contraignant de ces deux PLE ? Qui aurait la responsabilité du filtre avec les familles ? Dans quel cadre ? Aucune réponse n’est apportée à ces questions qui relèveraient pour la Rectrice de la vie interne des établissements.

Il est enfin précisé que le PLE est appelé à évoluer dans le temps, revenant ainsi chaque année dans le champ possible des discussions de préparation de rentrée. Il n’y aurait de toute façon pas à s’inquiéter car il n’y a rien de fondamentalement neuf dans le PLE.

Analyse du SNES-FSU :

Pour nous bien au contraire, cette audience confirme que le PLE n’est pas la réponse à tous les problèmes liés au contrôle continu que nous avions anticipés et dénoncés au moment de la réforme du BAC et de parcoursup. Il représente bien davantage un cheval de Troie pour nous déposséder d’un geste professionnel fondamental : l’évaluation de nos élèves. Comme en collège il y a quelques années, l’enjeu est bel et bien de peser par ce biais sur la pratique quotidienne de notre métier et d’en modifier la nature.

A ce titre, il est absolument non négociable pour les autorités académiques que des établissements ne se dotent pas d’un PLE, malgré l’absence de tout cadre réglementaire supérieur dans la hiérarchie du droit à la liberté pédagogique inscrite dans la loi.

Les impensés de l’administration :

La majorité de nos questions réglementaires sont enfin restées sans réponse, même si certaines de nos remarques comme la surexposition des collègues vis-à-vis des familles et la sur-responsabilisation concernant la question de la fraude ont attiré l’attention de la Rectrice qui se propose de renforcer sur ces aspects la faq à venir. La surcharge de travail conséquente liée à la gestion des rattrapages, la situation des personnels en complément de services, TZR et contractuels n’ont pas été davantage anticipées.

Le risque est donc grand de voir aboutir un outil de contrôle hors-sol, vecteur de souffrance au travail pour les personnels et de stress permanent pour les élèves et leur famille. Il faut continuer de s’opposer à l’instauration d’un PLE. Vous trouverez en suivant ce lien l’ensemble des outils pour l’action et les contributions de collègues, que nous remercions, suite aux 1^res 1/2 journées banalisées dans leur établissement.

https://bordeaux.snes.edu/Projet-Local-d-Evaluation-kit-d-action-et-remontees-d-etablissements.html