Alerté vendredi 11 juin par quelques retours de collègues, le SNES-FSU de Bordeaux, a fait une enquête flash à destination des collègues de Lettres. Merci à toutes celles et ceux qui ont pris de leur temps pour y répondre.
Une erreur de paramétrage
A la suite de cette enquête le S3 a été reçu par la DEC le lundi 14 juin. Une erreur de paramétrage, présentée comme un « bug informatique », est responsable d’une surcharge de travail considérable pour beaucoup d’intervenant.e.s à l’oral. La DEC souhaitait comme les années passées un paramétrage avec 5 descriptifs maximum par collègues. Finalement les convocations vont de 2 à 32 descriptifs. Chaque collègue intervient en effet sur toutes les classes de 1re interrogées dans un centre d’examen donné, c’est à dire autant de descriptifs qu’il y a de classes concernées. Mieux vaut tomber sur un petit établissement !
Comme si cela ne suffisait pas, les collègues doivent télécharger eux-mêmes les descriptifs numérisés sur une plate-forme, un par un. Ils doivent ensuite chercher eux-mêmes, sur un tableau excel, combien d’élèves par descriptif ils interrogent (plus il y a de descriptifs, plus le nombre d’élèves interrogé par descriptif est faible !). Il restait 10 jours avant le début des oraux, la DEC n’a pas souhaité refaire les convocations.
Conséquences pour les professeur.e.s
Il faut donc étudier :
- pour la 1re partie de l’épreuve : 7 textes par descriptif en voie techno ou 14 en voie générale (prévoir deux textes par élève et deux questions de grammaire)
- mais la gageure est surtout la 2e partie de l’épreuve : c’est l’élève qui choisit son œuvre (parmi celles qui figurent au programme national ou parmi celles dont le choix revient à l’enseignant.e)
Certain.e.s collègues ont donc 80, 100, 150 œuvres différentes sur l’ensemble de leurs descriptifs !
sans qu’il soit possible d’anticiper : en effet, rien n’indique quel élève a choisi quelle œuvre. Donc impossible de savoir à l’avance ce que les élèves que l’on interroge ont choisi !
Un métier mis à mal :
Les IPR ont répondu sans embarras qu’on pouvait interroger les élèves sans problème sur une œuvre que l’on ne connaît pas. Difficile à entendre !
Cerise sur le gâteau certains ont eu vendredi à 17h leur convocation pour lundi matin, avec 25 descriptifs !
Bilan chiffré de l’enquête
Les résultats sont représentatifs puisque les collègues syndiqué.e.s qui ont répondu représentent 20% des correcteur.trice.s et 20% des examinateur.trice.s pour l’oral.
De manière globale, il apparaît que :
- 11% peuvent être considérés comme surconvoqué.e.s (BTS +EAF)
- 21% ont surveillé en plus de leur convocation à l’EAF, contrairement à la circulaire de la Rectrice
- 67% sont convoqué.e.s pour l’écrit et pour l’oral de l’EAF
- 14% sont convoqué.e.s sans avoir eu de 1re cette année.
- La convocation au grand oral est marginale : 5,6%
Pour l’oral :
- le nombre de candidats est conforme à la norme habituelle : de 35 à 72 candidats
- pour les descriptifs : Rappel de la norme envisagée = 5 descriptifs
- d’après notre enquête 70% des collègues ont plus de 5 descriptifs à étudier ; 54% en ont 10 et plus.
Contrairement aux habitudes dans l’académie, les oraux se déroulent sur 5 jours consécutifs, sans coupure du weekend (on est souvent convoqué loin de chez soi), du lundi 21 au vendredi 25 avec une fatigue accrue.
La Commission Administrative Académique du SNES-FSU Bordeaux du vendredi 18 juin s’est mandatée pour demander en CTA le 23 juin une compensation financière exceptionnelle pour les collègues ayant au-delà de 5 descriptifs.
Pour l’écrit :
- les copies ne sont disponibles qu’à partir du lundi 21 à 10h (soit pendant que les passer l’oral !). Elles doivent être corrigées pour le 5/07. Cela laisse donc 6 jours ouvrés pour un peu plus de 60 copies, après une semaine d’oral.
- concernant la possibilité d’imprimer les copies, chacun.e a bien conscience de l’absurdité que représente le fait d’imprimer des pdf issus de copies papier. :
36% des collègues pensaient ne pas y avoir recours
58% ne savaient pas
6% pensaient les imprimer - les copies sont réparties de façon égalitaire : division du nombre de candidat.e.s par le nombre de correcteur.trice.s. La DEC souhaite un brassage total des copies pour éviter aussi bien « l’effet prof » que « l’effet classe » sur les moyennes. Cela permet aussi de rebalancer des copies si désistements puisqu’aucun nombre n’est formellement indiqué.
Cette session 2021 de l’EAF est marqué par des errements qui alourdissent encore la charge de travail des personnels après une année particulièrement difficile. Ils ne sont pas imputables à la crise sanitaire et laissent craindre le pire pour les années à venir.