La rentrée 2025 dans les établissements du second degré de l’académie de Bordeaux sera sous le signe de l’austérité. Avec une prévision de presque 1500 élèves de moins, la baisse démographique se poursuit dans les collèges et les lycées généraux et technologiques. Loin de saisir cette occasion pour améliorer les conditions de travail et d’étude en diminuant les effectifs par classe, le ministère supprime des emplois.
Un contexte de suppressions de postes : répondre à des besoins au détriment d’autres !
324 postes supplémentaires sont annoncés dans le second degré à l’échelle nationale mais notre académie s’en voit retirer 47.
La politique rectorale prélève également 20 postes dans les structures des établissements pour les transformer en emplois de remplacement. Ces besoins sont cruciaux mais pour le SNES-FSU , ils doivent être pourvus par des moyens supplémentaires.
Le Rectorat crée également 4 postes de DDFPT (2 en Gironde et 2 dans les Pyrénées Atlantiques) et le poste de professeur e documentaliste du collège de Montussan. Ces derniers sont également retranchés aux moyens pour les structures divisionnaires des établissements.
Enfin, 8 dispositifs ULIS et 5 UPEA2A ouvriront à la rentrée 2025, sans information à ce jour sur leur implantation. Ils sont nécessaires pour répondre aux enjeux de l’inclusion mais, là aussi, pour créer ces postes spécifiques, pas de moyens supplémentaires mais des moyens retranchés aux structures divisionnaires ordinaires.
En somme, face aux classes ordinaires, ce sont 85 équivalents temps plein qui seront retirés à la rentrée. Les heures postes sont en diminution, les HSA restent à l’identique ce qui fait augmenter leur proportion dans les dotations des établissements.
Dans les départements
A l’heure actuelle, la répartition par département des moyens en emplois affichée par l’administration est la suivante :
- Dordogne : -18
- Gironde : +2 (mais la création de 2 DDFPT et du poste de documentaliste pour le collège de Montussan conduit au retrait d’un poste)
- Lot-et-Garonne : -2
- Landes : -22
- Pyrénées Atlantiques : -27 (mais la création de 2 postes de DDFPT conduit à -29)
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Quelles conséquences ?
Ces suppressions ne conduiront pas systématiquement à des mesures de carte scolaire pour des collègues mais pourront intervenir à l’occasion de départs à la retraite ou sur des postes gelés actuellement occupés par des BMP. Cette baisse de moyens se traduira par des fermetures de classes, opérées à l’élève près, faisant augmenter les effectifs dans les divisions restantes, à l’inverse des revendications du SNES qui se sont adaptées avec l’évolution de la société, des conditions de travail, des besoins de l’école et de l’inclusion : 20 élèves par classe et 16 en éducation prioritaire dans les collèges, 24 en lycée, 20 dans ceux qui relèveraient de l’éducation prioritaire. Les postes supprimés auront également de lourdes conséquences sur le mouvement intra-académique de plus en plus bloqué dans de nombreuses disciplines.
La section académique et les sections départementales du SNES relaient le préavis de grève national pour la semaine du 10 au 14 février (disponible ici) et feront de même les semaines suivantes, tout au long des opérations de préparation de rentrée et de créations-suppressions de postes.
La mobilisation, y compris par la grève, est nécessaire pour faire entendre les revendications à un gouvernement fragilisé par l’instabilité : les moyens alloués à l’Education Nationale ne sont pas suffisants. Après l’organisation d’une heure d’information syndicale dans les établissements, le SNES-FSU appelle à mettre en œuvre tous les outils à la disposition des personnels : des motions, des votes contre la répartition des moyens dans les CA, des adresses aux élu es, des grèves locales, des rassemblements à l’occasion des Comités Spéciaux Administratifs et Sociaux Départementaux, doivent témoigner de leur détermination à obtenir de meilleures conditions de travail.