Grève le 10 novembre

L’intersyndicale FSU, la FNEC-FP-FO, la CGT Educ’action, le SNALC, SUD Education, le SNCL-FAEN appelle l’ensemble des personnels à la grève sanitaire le 10 novembre. Suite aux annonces du ministre, le SNES-FSU maintient son appel à la grève sanitaire le mardi 10 novembre pour obtenir partout des conditions garantissant la santé et la sécurité des élèves et personnels. Il n’y a plus de temps à perdre. Toutes et tous en grève mardi prochain.
Depuis plusieurs mois, les épidémiologistes annoncent une deuxième vague de l’épidémie pour l’automne. Alors que le ministère avait plusieurs mois pour s’y préparer, rien n’a été fait. La rentrée de septembre s’est effectuée avec un protocole sanitaire réduit au minimum, aucun allègement de programme et un refus total d’anticiper.
L’accélération de l’épidémie pendant ces dernières vacances et l’annonce présidentielle du nouveau confinement ont pris de court de nouveau le ministère qui a bricolé dans l’urgence un protocole « si possible », inapplicable à la réalité d’établissement à tel point qu’un délai a été accordé à ceux-ci pour le mettre en œuvre. Alors que la situation sanitaire avait empiré, la rentrée s’est donc déroulée comme si de rien n’était.

La pandémie révèle et exacerbe tous les problèmes que connaissent les établissements depuis plusieurs années :

  • Des effectifs pléthoriques (globalement et par classe)
  • Un bâti scolaire inadapté et étriqué (cours, couloirs, salles, réfectoires)
  • Un entretien des bâtiments a minima qui ne permet pas à beaucoup d’établissements d’aérer correctement les salles
  • Des agents en sous-effectif chronique
  • Des vies scolaires elles aussi en sous-effectif chronique
  • Des réformes successives qui ont fait éclater le groupe classe et accentué le brassage des élèves
  • Une réforme du lycée qui a installé des examens à partir de janvier

Suite à l’assassinat atroce de notre collègue, à la veille des vacances, les équipes étaient en attente d’un temps de réunion pour échanger et préparer l’hommage à Samuel Paty. Le vendredi soir, sans concertation, le ministre réduisait l’hommage à la lecture de la lettre de Jean Jaurès et une minute de silence, tout compris. Cette décision a suscité la colère et l’incompréhension. Les équipes se sont emparées de l’appel du Snes-FSU et se sont mobilisées, pour une partie d’elles avec succès, pour maintenir un hommage digne et porteur de sens pour les élèves. Ailleurs, des collègues se sont mis en grève le lundi.
Cet hommage raté, des conditions sanitaires dégradées et une protection insuffisante des personnels ont entrainé une semaine de tensions marquée par la mobilisation des personnels et des élèves dans une partie des établissements. Des demandes de baisse d’effectifs et de modifications des organisations des EPLE ont été faites auprès des directions, des DSDEN et des Rectorats.
Sous la pression, le ministre, largement déconsidéré, a annoncé jeudi soir la possibilité pour les lycées d’abaisser leurs effectifs en utilisant différentes modalités ainsi que la suppression de toutes les évaluations de contrôle continu de 1re et terminale (ex E3C), de la certification PIX en terminale et le maintien des épreuves de spécialités en mars en permettant le choix entre deux sujets. Le ministère n’a rien prévu pour les collèges. C’est indéniablement un 1er recul de sa part mais c’est toujours insuffisant pour assurer la sécurité des élèves et des personnels.

Nous demandons :

  • Un cadrage national du passage à un fonctionnement en demi-groupe, selon des modalités d’organisation à définir (alternance de semaines, de jours etc) qui s’applique à tous les établissements pour garantir l’égalité entre les élèves et sans recours au cumul présentiel/distanciel.
  • Des recrutements de personnels, d’AED mais aussi d’agents territoriaux (pour assurer un nettoyage et une désinfection renforcés des salles).
  • La réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves et de nouvelles modalités d’aération des salles.
  • Des mesures adaptées pour les internats.
  • La prise en compte de la situation des personnels vulnérables et de ceux qui vivent avec des personnes vulnérables.
  • Le jour de carence doit être suspendu immédiatement : il est inacceptable que les personnels payent le prix d’être malade !
  • Des mesures doivent aussi être prises sur le plan pédagogique parmi lesquelles l’aménagement des programmes en collège comme en lycée.
  • Un nouveau calendrier du bac affranchi de Parcoursup et n’augmentant pas la part du contrôle continu pur (report des EC1 et des épreuves de spécialité de terminale en juin).