24 septembre 2024

Actualité

Bilan académique de rentrée : une nouvelle dégradation des conditions de travail pour toutes et tous

Aucune catégorie de personnels n’a été épargnée par les conditions dégradées de cette rentrée

Manque de personnels, manque de moyens, gestion chaotique du remplacement

L’enquête de rentrée réalisée par le SNES-FSU a encore montré l’impréparation de la rentrée dans notre académie. Il manquait au moins une professeure dans 60% des établissements. Il manquait également de nombreuses AESH et beaucoup d’élèves en situation de handicap sont encore non accompagnées malgré leur notification. Plus que jamais les équipes pluriprofessionnelles sont incomplètes.
Les restrictions budgétaires de 2024 ont entraîné la suppression des HSE destinés à venir en aide aux élèves en difficulté. Les HSE pour les AED, permettant le remplacement, seraient elles aussi en légère diminution, ce qui pourrait mettre en difficulté les vies scolaires.
Les temps partiels des CPE ne sont pas toujours compensés, mettant les personnels concernés dans des dilemmes professionnels insolubles : respecter sa quotité et laisser sa part de travail aux collègues ou y renoncer de fait et risquer l’épuisement.
Pour les PsyEN EDO la rentrée reste marquée par la baisse des frais de déplacement annuels décidée par la rectrice en avril 2024. A cela s’ajoute la difficulté, dans les territoires ruraux en particulier, de pourvoir les postes restés vacants lors du mouvement. Dans ce contexte, les inégalités entre les territoires proches des centres urbains et les territoires ruraux ne pourront que se creuser.

La gestion du remplacement broie les personnels, titulaires comme non-titulaires. La décision du Rectorat d’affecter les personnels non-titulaires avant les TZR sur des remplacements à l’année et de réserver les TZR pour des remplacements de courte et moyenne durée a conduit des TZR à être affectées loin de leur domicile, voire à ne pas être affectées au prétexte que le remplacement ne comporte pas suffisamment d’heures. Les non-titulaires sont souvent affectées sur plusieurs établissements, parfois très éloignés, avec des contrats, parfois courts, qui ne sont pas à temps complet. La nouvelle grille indiciaire actée en octobre 2023 n’a toujours pas débouché sur un reclassement pour les anciens non-titulaires, malgré de nombreuses demandes du SNES-FSU auprès du Rectorat.
TZR et non-titulaires sont de fait mises en concurrence par les politiques abruptes du Rectorat, politiques qui montrent leur inefficacité et leurs incohérences puisque de nombreux postes ou BMP sont non-pourvus, alors même que des TZR sont disponibles à proximité et volontaires pour les occuper ! La qualité de fonctionnaire titulaire des TZR doit être reconnue comme une priorité par le Rectorat, qui doit également être attentif à la précarité du statut de contractuelle.
La section académique se mobilise depuis la rentrée aux côtés des TZR pour améliorer leur situation, sur le plan individuel comme sur le plan collectif.

La rentrée en lycée

Les 5 classes expérimentales prépa lycée accueillent partout moins de 10 élèves, en décalage avec les classes traditionnelles aux effectifs toujours aussi chargés. Sans programme national, avec des horaires d’enseignements généraux et technologiques inférieurs à ce qu’ils sont en classe de 3e, en 2de générale ou professionnelle, ce dispositif n’est qu’une voie de garage pour des élèves laissées à la porte des lycées, souvent inscrites faute d’affectation en lycée pro. Les lycées GT et pro ont besoin de moyens pour mieux accueillir les élèves en classe de 2de, pas de classes prépa lycée.

Dans les lycées de l’académie, parfois victimes d’un redéploiement de moyens lié à la réforme du collège, la rentrée s’effectue toujours sans aménagement des programmes de spécialité, nécessaire pour que l’année ne reste pas une course contre la montre pour les élèves et les professeures malgré le report obtenu des épreuves de spécialités au mois de juin ; les programmes de français sont toujours intenables. Le SNES-FSU continue à demander des allègements des programmes de spécialité de terminale au Ministère, ainsi qu’une refonte des programmes et des épreuves de français.

Le choc des savoirs en échec : poursuivre la mobilisation

La mesure des groupes de niveaux du « choc des savoirs » dans sa version voulue par Gabriel Attal a été mise en échec grâce aux actions impulsées par le SNES-FSU du niveau national jusqu’au niveau local : grèves et manifestations, travail d’information à destination des parents d’élèves qui se sont associées à la lutte, motions et propositions de répartition des moyens alternatives lors des conseils d’administration, refus de participer à la mise en œuvre de la réforme lors des réunions de préparation de rentrée... Les opérations « grains de sable » pour mettre en échec la réforme dans sa version initiale ont demandé beaucoup d’énergie et de pugnacité dans les collèges pour les militantes sur le terrain, mais elles ont permis le sabotage de la réforme dans sa version la plus dangereuse. Majoritairement, les collègues ont suivi le mot d’ordre du SNES-FSU : Nous ne trierons pas nos élèves.
Pour preuve, dans l’ensemble des départements de notre académie, de nombreux collèges n’appliquent pas la réforme initialement prévue. C’est ce que révèle l’enquête de rentrée du SNES-FSU : absence de groupes de niveaux et groupes hétérogènes sont des organisations effectives dans les 5 départements pour contrer le « choc des savoirs » même si des barrettes ont été imposées, compliquant les emplois du temps et dégradant considérablement les conditons de travail de toutes les professeures. Les groupes de besoins ont aussi dynamité les répartitions de moyens dans les collèges, mettant un terme bien souvent à des dédoublements dans les autres disciplines que les maths et le français, asphyxiant les options.
Au-delà du refus de trier les élèves affirmé par les personnels, c’est aussi faute de moyens que le « choc des savoirs » ne s’applique pas. La section académique du SNES-FSU avait alerté le Rectorat sur le nombre insuffisant de professeures de lettres et de mathématiques pour répondre aux besoins. De fait, dans certains collèges, faute d’enseignantes de ces disciplines à la rentrée, l’établissement est revenu au fonctionnement par classes, renonçant à la mise en place des groupes.

Avec le SNES-FSU, le combat se poursuit pour un autre projet d’école !