Compte rendu succinct de la CAPA d’accès au corps des agrégé.e.s par liste d’aptitude du vendredi 22 mars après-midi.
Cette CAPA s’est tenue dans le contexte particulier du projet de loi « transformation de la fonction publique ». Ce n’est ni plus ni moins qu’un projet de destruction du paritarisme d’une brutalité inouïe. Nous avons rappelé que tous les éléments du statut attaqués sont pourtant autant de garanties
pour les personnel.le.s et donc pour les usager.e.s contre l’arbitraire et les clientélismes.
Cette année encore, notre académie compte près d’un millier de candidatures pour 356 possibilités de promotion à l’échelle nationale. A la rentrée 2018, seulement 14 enseignant.e.s de l’académie de Bordeaux sont devenu.e.s agrégé.e.s par liste d’aptitude. La patience est une des règles d’or de cette voie de promotion. Il faut souvent plusieurs campagnes pour attirer l’attention des corps d’inspection et être proposé.e à plusieurs CAPN pour être promu.e. Il ne faut pas hésiter à solliciter les corps d’inspection pour une « inspection » hors du cadre des rendez-vous de carrière.
Rappelons que peuvent être candidat.e.s les certifié.e.s, plp ou professeur.e.s d’EPS, âgé.e.s de 40 ans au moins au 1er octobre 2019 et qui peuvent justifier à cette même date de dix années de services effectifs d’enseignement, dont cinq dans leur corps.
La CAPA établit la liste des 73 dossiers de candidatures qui remonteront pour la CAPN. Les propositions rectorales se font en respectant les équilibres disciplinaires, la répartition femmes/hommes, le poids des candidatures de l’enseignement supérieur...mais aussi en respectant l’historique des propositions des années précédentes (effet mémoire). La FSU a été garante de ce respect dans cette commission où des représentant.e.s des personnel.le.s voulaient modifier l’ordre des propositions infructueuses de l’année passée.
Pour l’administration, la classe exceptionnelle des certifié.e.s est vue comme « une perspective d’évolution de carrière pour les enseignant.e.s méritant.e.s les plus avancé.e.s dans la carrière » justifiant l’affichage décomplexé d’une volonté de rajeunissement des propositions rectorales.
Fort.e.s de notre expertise sur le déroulement de la CAPN (l’âge moyen des promu.e.s, malgré les désistements de promu.e.s proches de la retraite et ayant atteint l’échelon spécial de la classe exceptionnelel, reste supérieur à 55 ans) et encouragé.e.s par la confiance renouvelée de la profession dans les mandats que l’on porte, nous sommes systématiquement intervenus pour dénoncer des propositions des corps d’inspection concernant des agents trop jeunes au lieu de favoriser des agents plus avancés dans la carrière, rappelant que cette promotion doit porter sur l’ensemble d’une carrière.
Il nous est souvent répondu que les candidat.e.s sont de très bons enseignant.e.s mais dont le rayonnement ne dépasse pas celui de l’établissement en opposition à celles et ceux qui assurent des missions de proximité avec l’inspection.
En outre, l’administration s’appuie de plus en plus sur un passage de la note de service pour défendre ses nouvelles propositions : « le souhait de poursuivre l’enrichissement de leur parcours professionnel au bénéfice des élèves, y compris en envisageant d’exercer de nouvelles fonctions ou de recevoir une nouvelle affectation dans un autre type de poste ou d’établissement, constitue l’un des éléments de la motivation des candidats à accéder au corps des professeurs agrégés » ou comment donner plus de poids à l’après promotion qu’à la carrière passée.
Là encore, la FSU a été seule à défendre les intérêts de la profession en rejetant également une proposition d’une organisation syndicale que l’administration elle-même n’a pas osé faire. Nos propositions ont permis une meilleure prise en compte de la carrière.