9 janvier 2020

Métier - Collège - Lycée - Violences scolaires - LV - ...

Compte rendu (rapide) du premier comité de suivi académique de la réforme des lycées.

Ce comité, demandé par les organisations syndicales en début d’année scolaire n’est pas une déclinaison académique du comité national car rien n’était prévu par le ministère. Néanmoins la rectrice fera remonter les remarques et demandes émanant de ce comité.
Il est composé :

  • des représentants des parents d’élèves
  • des représentants des élèves (CAVL)
  • des organisations syndicales élues au CTA,
  • des Personnels de direction par le biais de leurs représentants syndicaux
  • du DASEN de la Gironde qui pilote le suivi de la réforme des lycées généraux et technologiques
  • du DASEN de la Dordogne qui pilote le suivi de la réforme des lycées professionnels des IPR
  • de la rectrice
  • du directeur de la DEC
  • du DRRH
  • du DAFPIC
  • plus quelques personnes représentant l’administration.
    Donc un nombre de participants peu propice à un véritable travail d’analyse, une sur-représentation des chefs d’établissement par rapport au CTA.

La rectrice s’est félicitée de la mise en place de cette réforme qui permet de mieux orienter les élèves et d’avoir un bac plus juste et progressif, rappelant au passage qu’il n’y a pas d’attendus stricts en termes de spécialité pour l’accès à l’enseignement supérieur.
Le directeur de la DEC (direction des examens et concours) a expliqué que tout était en place d’un point de vue technique et que les dernières difficultés avaient été résolues à la fin du mois de décembre. Tous les référents numériques ont été formés à l’utilisation de santorin (application numérique de correction des copies), que tous les besoins de correcteurs sont identifiés y compris lorsqu’il est nécessaire de recourir à des correcteurs extérieurs à l’établissement.

Le tour de table commence par les élèves :

  • Stress pour les E3C, manque de préparation, inquiétude des profs qui se diffuse vers les élèves.
  • Méconnaissance de la plateforme d’orientation.
  • Inquiétude sur la place des maths dans l’orientation vers les grandes écoles et l’université et sur le niveau requis en maths.
  • Sentiment d’être une génération test devant une réforme bâclée.

Parents d’élèves :

  • Inquiets d’une grève pendant les E3C ou d’un refus d’organiser les E3C.
  • Se posent la question du financement des options pour l’an prochain.
    Pour la FCPE l’orientation choisie est une bonne chose, la réforme était nécessaire, mais il y trop d’inégalités entre établissements, les 54 h d’orientation ne sont pas mises en place, l’organisation des conseils de classe est à revoir, il faut consacrer plus de temps pour expliquer aux élèves les choix des spécialités, n’accepte pas le « tout va bien se passer » comme réponse de l’administration.

Pour la FSU, nous avons rappelé que nous voulions une réforme du lycée mais certainement pas celle-là, que nous étions favorables à une orientation choisie mais dans le cadre de parcours cohérents notamment en termes de programmes mis en place par l’institution, que nous exigions un cadre national pour le bac.
Puis nous avons insisté sur 5 points :

  • La mise place chaotique et la finalité des E3C
  • L’impossibilité d’harmoniser les résultats d’épreuve portant sur des sujets différents sauf à avoir comme objectif une note moyenne à atteindre pour l’académie.
  • Le maintien des 3 spécialités en terminale
  • Le financement fléché de toutes les options pour la prochaine rentrée y compris maths complémentaires
  • La difficulté des programmes et de leur mise en place
  • L’absence de toute information concernant le grand oral pourtant pilier du nouveau bac.
    Le temps limité des interventions ne permettant pas d’aborder tous les problèmes.

FO partage notre intervention et insiste sur le stress généré par la réforme sur les élèves et les profs. Stress qui se transforme en risques psycho-sociaux dont l’administration es responsable. Souligne l’impression de déjà vu et l’absence de réponse de l’administration.

La CFDT défend le contrôle continu, regrette le manque de temps pour préparer les épreuves, l’augmentation des effectifs et le manque de dédoublement. Dénonce la surcharge de travail pour les administratifs et les chefs d’établissement.

L’UNSA est favorable au contrôle continu, demande des indemnités pour les E3C, pour la prise en charge du travail d’orientation par les profs principaux. Et dit que les profs sont submergés par le E3C et les nouveaux programmes.

Les IPR (maths, hist-géo et langues) ont tous répondus que les problèmes liés à la banque de sujets sont désormais tous réglés.
En maths les sujets sont définis par leur structure, ils correspondent à un découpage du programme en blocs et toutes les combinatoires de progression sont prises en compte. La banque de sujets a été abondée pendant les vacances.
En langues vivantes la nature des sujets a été communiquée dès la rentrée donc pas de problème de préparation, les attendus tiennent compte de la progression des élèves.
En hist-géo la progressivité des apprentissages est prise en compte car la problématique et le descriptif du plan sont donnés pour les premières E3C, le croquis est une épreuve nouvelle mais la banque contient désormais des sujets portant uniquement sur deux thèmes.

La FSU fait remarquer aux IPR qu’on ne peut pas se féliciter que 15 jours avant les épreuves la banque nationale commence enfin à être opérationnelle c’est plutôt le signe d’une grande impréparation et que beaucoup de collègues ne partagent pas leur optimisme.

Le DAFPEN (formation) dit qu’il y a un gros effort de formation, qu’entre février et mai les enseignants seront convoqués à des formations sur les programmes de terminale et reconnaît tout de même qu’ils sont aussi en attente d’informations sur le grand oral.

Les chefs d’établissement ont tous le même discours, complexité de la mise en place des E3C, surcharge de travail mais pour l’UNSA et la CFDT la solution c’est le renforcement du contrôle continu par l’abandon de E3C.

Pour la rectrice il y a peu de profs qui s’opposent aux E3C, la FSU lui demande de regarder avec un peu d’attention les courriers et pétitions remis ce jour. Elle pense que c’est le signe d’une inquiétude et pas d’un rejet !
Elle fera remonter nos remarques et dit que le ministre a déjà répondu en partie (cf la dépêche AEF ci-dessous)
Aucune réponse précise à nos interventions.
Pour conclure nous lui avons demandé de montrer qu’elle avait entendu la profession en annulant dans un premier temps la 1re session des E3C, en assurant le financement des options ce qui relève de ses compétences. Pas de réponse à ces demandes qui sont pourtant loin de nos mandats. Cela montre bien la volonté de passage en force de l’administration.
Il faut donc continuer à mettre la pression sur ces épreuves afin que nos menaces sur le déroulement des E3C soient prises au sérieux par notre hiérarchie.

Dépêche AEF