Présents :
• pour le Snes-FSU, Catherine Dudès et Philippe Jeanjean
• pour le Se-UNSA, 5 personnes dont au moins 2 chefs d’établissement
• pour F.O, 4 personnes dont un chef d’établissement
• pour le SgenCFDT, 1 personne
• le DASEN et ses deux IA adjoints ainsi que l’IA-IPR « orientation »
L’objectif de cette réunion pour le Snes-FSU : continuer le travail syndical amorcé depuis le mois d’avril 2018.
Dureté du métier, mépris quotidien, manque de considération ne sont pas que des impressions exprimées par beaucoup de collègues et ne peuvent pas être cantonnées au seul registre du « ressenti ».
Pour le prouver : les résultats d’une enquête académique initiées par le Snes-FSU en juin 2018 auprès des certifié.es, des agrégé.es, des contactuel.les, des CPE et des AED. Depuis l’automne 2018, le # « pas de vague » est venu nous rappeler la réalité de la situation et l’importance des violences en milieu scolaire.
La démarche du Snes-FSU :
• Aller rencontrer les collègues dans les établissements pour les convaincre de parler des problèmes d’incivilité et de violence dont ils peuvent être victimes.
• Aller rencontrer l’Administration (Inspection Académique et Rectorat) pour signaler ces problèmes.
• Rappeler aux collègues leurs droits individuels et collectifs en terme de respect du fonctionnaire dans l’exercice de ses missions.
• Travailler en instances (CHSCTD et CHSCTA) pour défendre les conditions de travail et de sécurité des collègues.
A l’heure actuelle, nous constatons une augmentation significative de fiches SST (santé et sécurité au travail) autour des problématiques de violences scolaires.
Les analyses des personnels face à la hausse des incivilités et des violences venant des élèves, des parents, de la hiérarchie et même de collègues sont les suivantes :
• les problèmes s’installent
• l’institution fait preuve d’inertie
• l’impunité devient la norme
Selon le Snes-FSU, on ne peut pas renvoyer la responsabilité des comportements difficiles d’élèves et les violences verbales ou physiques aux enseignant.es et aux personnels de la vie scolaire.
On ne peut pas non plus jouer sur la limite entre un personnel agressé et un personnel en difficulté.
Il fait donc tout faire pour convaincre les collègues de se déculpabiliser en leur rappelant leur mission première, à savoir enseigner, et leur droit à être protégé par leur hiérarchie et par la loi. Demander ce respect de la loi et cette protection institutionnelle, c’est tout simplement exiger le rétablissement d’un fonctionnement de l’institution normal.
Le fait que l’Administration choisisse l’expression « climat scolaire » alors que nous nous parlons clairement d’incivilités et de violences nous interroge : prend-elle la mesure du problème, a-t-elle la volonté de le régler, le laisse-t-elle s’installer ?
A travers ces difficultés quotidiennes qui minent la profession et dégradent profondément nos conditions de travail, nous voyons poindre les effets destructeurs du management des chefs d’établissement et toutes les limites des politiques « bienveillantes » initiées depuis plusieurs années.
Il faut que l’institution arrête de renvoyer ces cas d’incivilité et de violence à la simple gestion de classe et à de la seule « mise en musique de stratégies pédagogiques ».
Maintenir à tout prix, en classe ordinaire, des élèves qui ont des problèmes de comportement contribuent également à décrédibiliser la structure scolaire et donc l’institution.
Tous ces éléments contribuent à donner l’image d’une institution et d’un service public qui se décrédibilisent.
Comment, dans un tel contexte, rétablir de la confiance dans les établissements et au sein des équipes ?
Dès l’ouverture de la réunion, le DASEN a reconnu un certain délitement du service public d’éducation. Il rappelle que nous sommes dans un département dans lequel les établissements scolaires ne devraient pas connaître des problèmes d’incivilité et de violence.
Nous comprenons alors rapidement qu’il est très attentif aux informations que nous sommes en mesure de lui transmettre car les chefs d’établissement ne lui présentent pas vraiment la réalité quotidienne dans les collèges comme dans les lycées qu’ils ont à « piloter ».
Le Snes-FSU a passé la réunion à recentrer les discussions sur ces problématiques car les autres syndicats, liés par la présence dans leur délégation de personnels de direction qu’ils syndiquent, n’ont cessé de vouloir glisser sur le terrain de la pédagogie et des politiques éducatives pour minimiser et ramener les soucis de comportement (élèves, parents, hiérarchie, collègues) et les conséquences du management à quelques cas particuliers et très ponctuels d’établissement.
Le DASEN, conscient de ce contexte difficile en terme de « climat au travail », nous propose 3 thématiques pour les réunions de l’an prochain :
– politiques éducatives et procédures
– climat scolaire et climat d’établissement
– situations interpersonnelles
Nous lui avons indiqué que nous souhaitons également dans ce cadre aborder les instances et leur fonctionnement ainsi que le principe du contradictoire.
Enfin, le Snes-FSU a précisé au DASEN que les situations d’établissement dénoncées par les collègues et que nous accompagnons doivent rester dans le cadre d’audiences bilatérales. En effet, il s’agit de ne pas de partager ces dossiers délicats avec les autres syndicats qui n’ont pas du tout la même approche et les mêmes intérêts que nous et donc qui ne défendent pas en toute neutralité les collègues victimes individuellement comme collectivement. Il se s’agit pas non plus de doubler les CHSCTD et CHSCTA mais de travailler sur le fond pour redonner du crédit aux enseigant.es-fonctionnaires comme à l’ensemble des personnels des collèges et lycées, face à une hiérarchie souvent méprisante quand il faut régler ces questions d’incivilité et de violence et qui en fait plutôt un outil de management avant de donner la priorité à un fonctionnement normal de l’institution.
Pour mener à bien cet engagement et vous défendre efficacement, nous avons besoin de vous. N’hésitez pas à nous contacter et à nous inviter, lors d’une heure mensuelle d’information syndicale par exemple, pour que nous puissions vous aider à faire respecter la règle ainsi que la loi et à restaurer « un climat de travail » adapté à des conditions de travail correctes.
Catherine Dudès et Philippe Jeanjean pour le Snes-FSU.