17 octobre 2024

Catégorie - Carrière - Mutation

AESH : des avancées dans les droits sociaux - mais toujours pas de statut !

AESH : des avancées dans les droits sociaux - mais toujours pas de statut !

Congés maladie : de nouveaux droits pour les AESH, les AED et les enseignantes, CPE et Psy-EN non-titulaires

Grâce aux organisations syndicales et notamment celles de la FSU, des nouveaux droits sont attribués aux agents non-titulaires de la fonction publique : AESH, AED, enseignantes, CPE et PsyEN.

  • Le congé de grave maladie est maintenant accessible pour toutes les agents qui ont au minimum 4 mois d’ancienneté. Il fallait auparavant avoir trois ans d’ancienneté pour percevoir ce congé. Cependant, si vous devez cesser vos fonctions pour raison de santé sans avoir au moins 4 mois d’ancienneté, vous êtes placée en congé de maladie non rémunéré pour une durée maximale d’un an.
  • Depuis le 1er septembre 2024, dès 4 mois d’ancienneté, les AESH, AED et enseignantes non-titulaires perçoivent 100% de leur traitement pendant 3 mois (au lieu d’1 mois précédemment) et 50% pendant 9 mois (au lieu d’1 mois précédemment).
  • A compter de juillet 2025 la subrogation sera enfin mise en place. Cela veut dire qu’il n’y aura plus de double versement avec le risque de trop perçus. Les personnels recevront leur traitement habituel au lieu des indemnités journalières. Cette mesure mettra fin aux difficultés financières liées à la demande de remboursement des trop perçus réclamées par l’Éducation Nationale.


    Le SNES avec la FSU se félicitent de ces avancées concernant les conditions de prise en charge des arrêts maladies, même si on est bien loin des avantages que procureraient un véritable statut pour les AESH au sein de l’Éducation Nationale, combat que nous continuons de porter au sein de toutes les instances nationales.

AESH : nouvelle année, même galère

Pour les AESH, ce début d’année rime encore avec difficultés.

Le manque d’AESH reste criant, les embauches ne palliant pas les démissions. Rien d’étonnant quand on connaît les conditions d’emploi des AESH, empirées par les créations des PIAL. Ainsi au niveau national moins d’une élève sur deux est accompagnée à l’heure actuelle. Trop souvent, les affectations des AESH sont inconnues ou modifiées le jour de la rentrée, et des vœux de mobilité ont été ignorés.

Le SNES-FSU Bordeaux et les sections départementales sont à nouveau intervenus en ce début dans les instances et face à l’administration, pour porter les améliorations nécessaires du statut et des conditions de travail des AESH, et pour défendre des cas individuels : respect des emplois du temps, temps de trajet, heure méridienne...

Le SNES-FSU dénonce les conditions de rentrée et de travail des AESH et demande l’abandon du PIAL et le retour au respect des notifications MDPH. Il porte la création d’un corps de catégorie B pour les AESH, et revendique dans l’immédiat le doublement de leur prime de fonction.


En contexte d’austérité, quel avenir pour les AESH ?

Le nouveau premier ministre Michel Barnier a présenté son projet de budget jeudi 10/10, et encore une fois l’éducation est fortement attaquée avec 4000 suppressions d’emploi annoncées. Si des embauches d’AESH sont prévues, elles sont loin d’être suffisantes pour couvrir les besoins croissants d’accompagnement pour l’inclusion scolaire.

Parallèlement, de nouveaux dispositifs médico-éducatifs sont déployés dans notre académie : les dispositifs d’auto-régulation, ou DAR. Déjà existants en primaire où ils semblent assez fonctionnels, on peut néanmoins s’interroger sur leur installation au collège. En effet si dans le premier degré le dispositif est piloté par un enseignante spécialisée, présente en permanence (donc des écoles avec plus d’enseignante que de classe), et apporte un vrai bénéfice aux élèves et aux équipes, dans le second degré il sera piloté par une enseignante « qui aura bénéficié d’une formation » (on est loin des exigences du CAPPEI) et n’amènera pas la même plus-value en termes d’équipe. Ce qui est certain par contre c’est qu’il apportera son lot de réunions, formation et travail supplémentaire non-rémunérés pour les personnels ! En effet à Arveyres, le DASEN adjoint de la Gironde venu présenter l’ouverture (imposée) du dispositif a expliqué que tous les personnels seraient formées par roulement, et que le dispositif prévoyait 2 réunions de suivi mensuelles impliquant également les enseignantes suivant les élèves concernées !

Lors de cette même réunion, suivant la ligne du rapport de la cour des comptes, l’IEN école inclusive pour la DSDEN 33, a expliqué que le DAR se substituerait aux AESH pour les élèves concernées, AESH qui n’aideraient pas les élèves à progresser en autonomie. Cet argument déjà présent dans le rapport de la cour des comptes n’est soutenu par aucune étude scientifique. Il dénote d’une méconnaissance et d’un mépris incroyable envers le métier d’AESH, et il est encore plus accablant de le voir repris par une institution censée s’occuper de l’école inclusive. Si des résistances font obstacle à l’apprentissage de l’autonomie chez les élèves notifiées, la solution est plutôt à chercher du côté de la formation des AESH, largement insuffisante ! Dans un contexte où chaque centime est compté dans les EPLE, la reprise de cette rhétorique est plutôt inquiétante quant à l’avenir pour la création de postes, mais aussi d’un statut pour les AESH...


Le SNES-FSU Bordeaux dénonce ces propos de l’institution qui sont une attaque portée au métier d’AESH. Auto-régulation et accompagnement sont deux parties distinctes et complémentaires de l’inclusion scolaire. Les AESH par leurs gestes professionnels quotidiens et leur engagement accompagnent les élèves dans les apprentissages et vers une autonomie scolaire mais aussi sociale et émotionnelle. Nous continuons d’exiger la reconnaissance de ce métier essentiel et la mise en place d’une formation initiale et continue de qualité !