15 décembre 2025

Catégorie - Carrière - Mutation

Semaine de mobilisation AESH du 15/12 au 19/12

Semaine de mobilisation AESH du 15/12 au 19/12

Défendre un statut pour les AESH c’est défendre une école pour toutes et tous



Rassemblements mardi 16 décembre 25

  • Bordeaux : 12h devant le Rectorat
  • Mont-de-Marsan : 12h devant la DSDEN 40
  • Pau : 12h devant la DSDEN 64



Présentes au quotidien dans les classes, les AESH exercent leur métier avec professionnalisme auprès des élèves en situation de handicap, permettant leur présence en classe et leur réussite dans un système scolaire et une société encore trop validistes. Pourtant, elles et ils sont maintenues dans une précarité inadmissible. Le SNES-FSU défend le principe de l’école inclusive, condition essentielle à la démocratisation de l’accès aux savoirs à la réussite et à l’orientation de la totalité des enfants et des jeunes. Et pour une réelle école inclusive, vectrice de justice sociale, il est urgent d’obtenir un statut pour les AESH.

Défendre l’école inclusive et défendre les personnels qui la portent

Le SNES-FSU porte une vision inclusive de l’école, à rebours de cette tentation passéiste qui voudrait renvoyer tous les élèves en situation de handicap vers des structures spécialisées, à l’écart du monde et de la société. Les isoler, c’est les priver de la richesse du collectif, de la vie avec les autres jeunes, et de tout horizon d’épanouissement. Nous refusons cette logique d’exclusion qui considère le handicap comme un motif de mise à l’écart plutôt que comme une responsabilité collective de l’institution.

L’école inclusive n’est pas une formule creuse, un slogan de communication ou une simple obligation administrative : elle est au cœur de notre projet d’éducation émancipatrice et démocratique. Elle est l’horizon d’une école qui accueille toutes et tous, quelles que soient les difficultés, les origines, les besoins éducatifs particuliers ou les singularités de parcours. Mais pour qu’elle devienne réalité, il ne suffit pas de l’affirmer en paroles : il faut des moyens, des structures, des personnels qualifiés, une formation soutenue et continue, et des conditions de travail dignes pour celles et ceux qui, chaque jour, portent cette ambition en classe et dans les établissements.

L’école inclusive telle qu’elle est menée aujourd’hui ne tient que grâce à la détermination, la patience et le professionnalisme des personnels. Cet état de fait doit cesser : l’État doit mettre les moyens nécessaires à l’inclusion et non plus organiser son échec.

Les AESH doivent avoir un statut !

Le SNES-FSU porte un mandat clair : la création d’un vrai statut de la fonction publique pour les AESH, garantissant un salaire décent, la stabilité, la formation, et la possibilité d’un travail articulé au sein d’équipes professionnelles reconnues. Ce n’est pas une revendication catégorielle : c’est une condition de possibilité de l’école inclusive. Une école inclusive sans AESH reconnues, formées et stabilisées, c’est comme un bâtiment sans fondations.
Pour mettre en lumière la dimension fondamentale du métier d’AESH et défendre la création d’un corps de fonctionnaires catégorie B, une semaine de mobilisation du 15 au 19 décembre a été initiée par une large intersyndicale dont la FSU et donc le SNES-FSU, qui portent cette revendication depuis plusieurs années.

La section académique du SNES-FSU appelle les personnels à participer à cette semaine :
 en relayant la campagne de communication du SNES et des syndicats de la FSU
 en participant aux rassemblements prévus dans les départements le 16/12
 en initiant dans leurs établissements les discussions entre AESH, enseignantes, et équipe pluri-disciplinaires

Tant que les AESH resteront sans véritable statut, elles et ils continueront de subir une précarité organisée : pas de subrogation en cas d’arrêt maladie, des contrats et avenants qui arrivent en retard, des paies qui tombent au compte-gouttes, des affectations opaques et tardives, une formation continue réduite à la portion congrue… Comment s’étonner ensuite de la crise d’attractivité, alors même que les besoins explosent ? Maintenir volontairement les AESH dans cette insécurité permanente, c’est non seulement casser un métier indispensable, c’est aussi renier l’ambition d’égalité qui devrait être au cœur de l’école inclusive.

L’école pour toutes et tous… avec les moyens nécessaires !

Reconnaître les AESH et investir pleinement l’école inclusive, c’est aussi repenser collectivement le travail éducatif. L’inclusion n’est pas une charge supplémentaire à répartir comme on peut : c’est un projet pédagogique qui exige du temps de concertation, une formation solide, des équipes pluri-disciplinaires complètes. Les AESH doivent être pleinement intégrées aux équipes, consultées, associées aux décisions, reconnues pour ce qu’elles apportent au suivi des élèves.

La formation constitue un autre pilier incontournable : l’inclusion ne se décrète pas, elle se construit. Tous les personnels doivent bénéficier de la formation initiale et continue nécessaire pour comprendre la diversité des besoins et faire évoluer leurs pratiques pédagogiques. Sans compétences et réflexivité professionnelles accrues, l’inclusion restera une aspiration insatisfaisante.

Réduire le nombre d’élèves par classe est également une condition indispensable pour rendre l’inclusion réellement possible. Dans des classes surchargées, la prise en compte de l’hétérogénéité, l’adaptation des enseignements et l’accompagnement individualisé deviennent mission impossible. L’inclusion ne peut être crédible si les personnels n’ont ni le temps, ni l’espace, ni les conditions pédagogiques pour accompagner les élèves en situation de handicap. Il est urgent d’alléger les effectifs, pour permettre à chaque enseignante de mieux connaître ses élèves, de différencier ses pratiques, de travailler en coopération avec les AESH et de construire des parcours réellement adaptés.