30 septembre 2025

Actualité

Bilan de rentrée 2025 : pour permettre des améliorations, changer de cap budgétaire !

Bilan de rentrée 2025 : pour permettre des améliorations, changer de cap (…)

Le SNES-FSU, avec d’autres syndicats de la FSU, a été reçu par le Recteur d’académie, sa directrice de cabinet et le Secrétaire général, le 23 septembre 2025, pour faire le bilan de la rentrée.


Si l’administration se satisfait des conditions de la rentrée, pour le SNES-FSU, le compte n’y est pas et un changement de cap budgétaire est urgent pour augmenter l’attractivité des métiers par des revalorisations, améliorer les taux d’encadrement et diminuer les effectifs dans les classes, donner enfin un statut aux AESH, cesser de punir les personnels malades avec des mesures de rétorsion financières.
La forte mobilisation de cet automne 2025 doit s’amplifier : un autre budget est possible, pour l’éducation, pour la justice fiscale, sociale et environnementale.



Le 2 octobre, en grève et dans les manifestations !

Une académie en déficit de personnels à la rentrée

Le SNES-FSU a fait état du manque de professeures, ainsi que des personnels relevant d’autres catégories que l’enseignement, à la rentrée. La section nationale du SNES-FSU a estimé à 55% la proportion des établissements dans lequels il manquait au moins une professeure à la rentrée et à 73% celle des établissements dans lesquels manquait au moins un personnel (professeure, CPE, PsyEn, AED, AESH). Selon la section académique, cette fourchette était celle de notre académie, avec des départements au-delà, comme la Dordogne.
Pour l’administration, la rentrée s’est plutôt bien passée et elle fait état de 48% des établissements dans lesquels il manquait une professeure à la rentrée, ironisant au passage sur le fait que trois ou quatre heures manquantes, ce n’est pas une professeure. Le SNES-FSU a fait valoir que ce sont tout de même des classes qui n’ont pas d’enseignantes !
Actuellement, 3% des BMP resteraient non-couverts. Par ailleurs, selon l’administration, les taux de suppléances sont corrects à ce moment de l’année, malgré le millier d’arrêts maladie en cours dans la période, ce qui serait un volume habituel. Des difficultés sont soulignées dans certaines disciplines comme la technologie, les lettres, l’éducation musicale. Recteur et Secrétaire général rappellent que des moyens supplémentaires ont été dégagés pour le remplacement.
Pour le SNES-FSU, les moyens supplémentaires pour le remplacement doivent venir en plus et ne pas être prélevés sur les dotations des établissements comme cela a été le cas pour cette rentrée. Le remplacement exige un haut niveau de qualification du fait de l’adaptabilité dont il faut faire preuve et ce sont prioritairement des postes de remplaçantes titulaires qui doivent être créés. Parallèlement, des plans pluriannuels de titularisation des non-titulaires doivent être déployés.

Selon l’administration, 10% des postes de PsyEn étaient non pourvus à la rentrée. L’ensemble des postes de CPE, AED seraient pourvus à ce jour, de même que pour les autres personnels de la communauté éducative : personnels sociaux et de santé, personnels de direction et administratifs.

Des effectifs trop chargés dans les classes, les effets pervers de la baisse démographique

Le SNES-FSU a dénoncé les fermetures de divisions dans les collèges et les lycées du fait de la diminution des moyens liée à la baisse démographique. Ces fermetures, qui ont parfois été décidées à l’élève près, entrainent des effectifs chargés dans de nombreux établissements de l’académie avec des classes ou des groupes de lycée accueillant 35 élèves et parfois davantage, des classes de collège dépassant également les seuils, parfois même en éducation prioritaire.
Sur ce point, hormis la situation du collège Alice Milliat en grève à la rentrée pour demander son intégration dans l’éducation prioritaire et pour lequel le Recteur promet un accompagnement spécifique en termes de moyens, l’administration n’a pas d’autres commentaires à faire que rappeler la baisse démographique généralisée dans l’académie.

Pour le SNES-FSU, la baisse démographique doit permettre de diminuer les effectifs dans les classes, pour de meilleures conditions de travail et d’apprentissage, et ne doit pas conduire à des suppressions de postes.

Plan filles-maths : un discours qui cache le manque de moyens

Le SNES-FSU a aussi souligné les contradictions entre la parole ministérielle et la réalité de terrain. Ainsi, alors que le ministère vante le plan filles-maths et expérimente les Classes à Horaires Aménagés Maths Sciences, la baisse des moyens conduit à ce que, dans de nombreux lycées, il n’y ait qu’un seul groupe de maths expertes ou de maths complémentaires. La réponse de l’administration s’abrite derrière le fait que le plan filles-maths n’en est qu’à ses balbutiements et que notre académie dispose de statistiques positives puisque les filles représentent 48,5% des élèves de spécialité mathématiques en classe de 1re et 40% en classe de terminale.
Cela ne répond en rien à la question des moyens et à la casse qu’a représentée la réforme du lycée pour la part des filles dans les enseignements scientifiques et en mathématiques en particulier (au plan national, avant la réforme, 61,4% des filles de la voie générale suivaient au moins 5h de mathématiques hebdomadaires en terminale contre 32,7% actuellement).

Pour le SNES-FSU, les classes CHAMS, le plan filles-maths, les quotas de filles à l’entrée en CPGE scientifique ne sont que des cache-misère et une façon de s’aveugler sur les effets de la réforme Blanquer et de Parcoursup. Il faut redonner aux collèges et aux lycées les moyens de groupes à effectifs réduits en mathématiques, en sciences et technologie, maintenir un enseignement de mathématiques pour toutes et tous jusqu’à la fin du lycée.

Répondre aux défis de l’inclusion : la diminution du nombre d’AESH n’est pas la solution !

Le SNES-FSU a mis en avant le manque d’AESH à cette rentrée et le fait que cela conduise à une mutualisation accrue, à l’absence de respect des notifications. Nombreux sont les retours d’établissements qui signalent des AESH suivant trois élèves dans une classe et des élèves moins accompagnées que ce qu’il faudrait. Cette situation détériore les conditions de travail des AESH et ne respecte pas les besoins des élèves.
La réponse de l’administration à ces difficultés est simple : les notifications sont insuffisamment sélectives – le Recteur donne pour exemple l’augmentation de 10 à 15% des notifications à cette rentrée, malgré la baisse globale du nombre d’élèves – et cela conduit à disperser les moyens au détriment d’élèves qui auraient besoin d’un accompagnement à temps complet.
Pour le Recteur, il faut un changement de système et la mise en place des Pôles d’Appui à la Scolarité serait la bonne solution puisque ce dispositif propose préférentiellement d’autres accompagnements que celui par les AESH.
Le SNES-FSU s’inquiète de la mise en œuvre des PAS dans l’académie et suivra l’impact de leur déploiement sur les AESH dans le cadre de la F3SCT académique. Dans l’immédiat, l’administration indique que les périmètres des PIAL seront conservés pour éviter d’élargir les zones d’intervention des AESH.
Le SNES-FSU a défendu l’amélioration du temps de travail des AESH (certains contrats se limitent à 19h30 !) et la reconnaissance d’un temps plein pour 24h d’accompagnement. Selon le Recteur, depuis les débuts de l’inclusion, il y a eu des améliorations sensibles pour les personnels accompagnant et seule la diminution du nombre d’AESH grâce aux PAS pourrait améliorer leurs conditions de travail.
Ainsi, au lieu de mesures pour que le métier d’AESH soit enfin reconnu et qu’il soit attractif, notamment par une rémunération digne, l’administration table sur une baisse de leur nombre pour pouvoir augmenter leur temps de travail et mieux les rémunérer !

Pour le SNES-FSU, une école inclusive de qualité passe par la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH, aujourd’hui le deuxième métier de l’Education Nationale en termes d’effectifs. C’est une nécessité pour mener à bien l’accompagnement des élèves en situation de handicap, mission essentielle et pérenne de l’Ecole.

EVARS

Le SNES-FSU s’est inquiété des risques d’une année blanche pour le programme d’EVARS du fait du retard pris par la formation des personnels. La formation des formateurices semble également suspendue. Le Secrétaire général a confirmé que des ressources produites par la DGSECO étaient en attente Selon le Recteur, les professeures sont des personnels autonomes, capables de s’approprier un programme, le cadre qui a été fixé, sans avoir besoin d’attendre des formations pour mettre en œuvre l’EVARS.
Toutefois, pour le SNES-FSU, les enjeux de l’EVARS sont importants pour les élèves et également pour les personnels qui risquent de faire face à des contestations, qu’elles aient lieu ou non dans le cadre de groupes organisés. Cela justifie la nécessité du déploiement rapide d’un plan de formation.

Prélèvement des trop-perçus

Les sommes des trop perçus liés à la baisse à 90% du maintien de rémunération pour les trois premiers mois de congé maladie ordinaire, sont dues à titre rétroactif depuis le 1er mars 2025. En fonction du mode de gestion des personnels, elles seront prélévées sur la paie de novembre ou sur la paie d’octobre en complément d’un premier prélèvement en juillet. Le Secrétaire général a informé le SNES-FSU à l’issue de l’audience qu’un lissage sur au moins deux mois serait effectué pour les situations les plus difficiles et que les personnels seraient destinataires d’un courrier.
Le SNES-FSU exige le retour à 100% du maintien de rémunération et l’abrogation du jour de carence. Les personnels ne doivent pas être coupables d’être malades.