Conférence de presse du 9 octobre 2024

Ce 9 octobre, nous, syndicalistes retraitées sommes montées au créneau en organisant des conférences de presse dans nos départements, pour exprimer notre colère !

Cette action était au départ prévue par notre intersyndicale nationale (le G9 CGT – FO - CFTC – FSU – Solidaires – FGR-FP – CFE-CGC – Ensembles et Solidaires – LSR ) pour mettre en évidence les difficultés croissantes d’accès aux soins dans les différents territoires. Mais les propositions budgétaires du premier ministre ont jeté de l’huile sur le feu, puisqu’il s’agit une fois de plus de réduire le pouvoir d’achat des retraitées !

Que ce soit à Bordeaux devant l’hôpital Pellegrin, à Périgueux, Agen ou dans les Pyrénées-Atlantiques, les intersyndicales ont été unanimes pour dénoncer l’injustice de faire des économies sur le dos des retraitées et de les présenter comme des privilégiées, alors que les vrais privilégiées, elles et eux, les très riches et les grandes entreprises, ne seraient que faiblement mis à contribution et sur une courte période.

Nous avons rappelé que sur 18 millions de retraitées, 55 % ont une pension inférieure au SMIC et que la pension moyenne mensuelle n’est que de 1531€ bruts !

Nous avons démontré que ce qui est présenté comme un simple report de 6 mois de la revalorisation des pensions est en fait une véritable spoliation : en effet, la revalorisation à chaque 1er janvier est la règle inscrite dans le Code de la Sécurité Sociale et de plus, ce gel de 6 mois s’ajoute aux précédents : si l’on fait le compte depuis 2017 (arrivée au pouvoir d’un Président qui avait juré, promis, craché, de ne pas toucher aux pensions des retraitées), malgré la revalorisation réglementaire de 5,3 % au 1er janvier 2023, la perte de pouvoir d’achat s’élève quasiment à 10 % ! Et si l’on additionne les pertes cumulées, nous avons été spoliés de 3 à 4,5 mois de pension !

Deuxième coup bas pour le pouvoir d’achat : est annoncé un nouveau recul de la Sécurité Sociale concernant les ALD (affections de longue durée), l’augmentation des franchises et du ticket modérateur, ce qui a pour conséquence d’augmenter la part des complémentaires, qui en répercutent le coût sur nos cotisations : une augmentation de 6 à 10 % des complémentaires au 1er janvier prochain est déjà annoncée !

Voilà qui justifie pleinement la revendication du G9 d’une revalorisation immédiate des pensions de 10 % assortie d’un rattrapage des sommes perdues. Aucune pension ne devrait être inférieure au SMIC !

Concernant la Santé et l’accès aux soins, nous avons montré que nos différents départements étaient entrés dans une crise sanitaire grave, même si la perception en est différente selon qu’on habite une grande ville ou une zone rurale : nos enquêtes préalables auprès de nos syndiquées retraitées nous ont permis de dresser un tableau relativement précis des situations selon les territoires.

Mais les points suivants sont récurrents : dysfonctionnement des hôpitaux et des EHPAD publics faute de moyens et de personnel, déserts médicaux, longueur croissante des trajets et des délais pour voir une spécialiste ou accéder aux urgences, de plus en plus de patientes sans généraliste, manque de VSL, manque de places dans les EHPAD non-lucratifs.

Or, avec l’âge, les problèmes de santé s’aggravent tandis que les coûts augmentent (dépassements d’honoraires, reste à charge, frais de déplacements) et l’accès à des rendez-vous via internet reste problématique voire impossible, ce qui conduit de plus en plus de retraitées à renoncer à se soigner, un certain nombre n’ayant plus ni médecin traitant, ni complémentaire !

Notre service public de santé est au bord de l’effondrement, le pire nous attend si l’État ne fait pas d’urgence les réformes et les investissements nécessaires : réforme de la formation des médecins pour la rendre accessible aux jeunes de milieux modestes, augmentation importante du budget de la Santé, création d’un grand service public de l’Autonomie. Voilà les objectifs que les lois des finances en préparation (État et Sécurité Sociale) devraient viser et non l’austérité budgétaire génératrice d’injustice sociale, essentiellement dirigée contre le monde du travail dont les retraitées font partie. Les recettes nécessaires sont à portée de main : les exonérations de cotisations sociales représentant à elles seules 70 milliards la dette n’est pas inéluctable, cela aussi nous avons su le dire !

Revue de presse :


Suites de l’action

Cette journée était un point d’étape dans une mobilisation qui s’inscrit dans la durée. Nous sommes bien décidées à nous battre pour infléchir une politique qui s’annonce d’une grande violence.

Au niveau national, le G9 a adressé une demande de rencontres aux groupes parlementaires dans le cadre de la préparation de PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale).

Dans chaque département, nous allons envoyer une lettre aux parlementaires (hors RN) pour les convaincre d’exiger la revalorisation des pensions et une loi de financement de la Sécurité Sociale à la hauteur des besoins.

Une pétition en ce sens va également être mise en ligne et diffusée sur papier, à signer, à faire signer à votre entourage et à retourner à vos responsables Snes départementaux, par mail ou courrier postal, d’ici la fin novembre.

Une action nationale décentralisée, avec manifestation, est programmée pour le 3 décembre sur le pouvoir d’achat, la revalorisation des pensions, pour un PLFSS qui réponde aux besoins de toutes et de tous. C’est à cette occasion que les pétitions seront portées aux Préfets.

Se battre pour les pensions, l’accès aux soins et des Services Publics présents sur tout le territoire, c’est se battre pour une société solidaire dans laquelle la place des retraitées est reconnue, c’est se battre pour le bien commun.