Après l’effroi et la sidération qui nous ont saisi·es aux lendemains des assassinats de nos collègues Samuel Paty et Dominique Bernard, l’institution se devait de nous apporter des réponses, de nous rassurer et, comme elle se plaît à le dire, de nous « armer »... Fin du pas de vague, protection fonctionnelle systématisée, des efforts ont été faits. Mais l’essentiel de la réponse a été politique avec le déploiement des formations laïcité. Non pas que ces formations aient été inutiles mais, comme trop souvent, plaquées, confiées à des formateur·ices s maitrisant plus ou moins maîtres du sujet, courtes et laissant peu de place à une réflexion qui aurait due être nourrie d ’un apport didactique suffisant. Un survol qui laisse peu de traces si ce n’est celle de l ’injonction à se saisir du sujet (article : CPE et Laïcité : nous ne sommes pas formateur·ices !).


Théorie du ruissellement oblige, voilà les CPE enjoint·es de former les AED de leur établissement à la laïcité. Dans certains EPLE, voire ZAP, voire académie (Besançon par exemple), ce sont les permanences des vacances d’automne qui ont été ciblées pour ce faire, probablement en vertu du principe selon lequel le plus tôt sera le mieux. Et comme si elle était elle-même consciente de la légèreté de la formation initiale dispensée, l’administration fournit les supports documentaires de formation, réalisant ainsi un extraordinaire combo :
prise de contrôle des permanences des petites vacances, négation de la capacité du ou de la CPE à identifier ses besoins de formation et ceux de l’équipe qu’iel anime et à concevoir ses propres outils. Voilà qui laisse songeur quant à la considération de l’administration vis-à-vis de la professionnalité et de l’expertise des CPE. Le SNES-FSU vous invite donc à dénoncer ce mépris en refusant de participer à ces formations lorsque c’est possible ou, à tout le moins, à les faire vôtres en créant les supports adaptés à l’équipe vie scolaire que vous animez.