24 mars 2020

Snes Gironde

Communiqué intersyndical Fonction Publique du 20 mars 2020

Depuis le début de l’épidémie du COVID-19 qui a entraîné une crise sanitaire sans précédent,
les services publics, et tout particulièrement le service public de la santé sont en première
ligne.
Alors que seuls les services de santé sont salués dans leur engagement quotidien par E.
Macron et le gouvernement, l’ensemble des fonctionnaires et les missions qu’ils servent
continuent dans les faits d’être abandonnés.
Toujours pas ou trop peu de moyens. Toujours trop peu de personnels. Aucune mesure
d’urgence décidée.
Des plans de continuité d’activité sont décidés dans la précipitation, sans concertation avec
les représentantes des personnels, des consignes interministérielles et ministérielles floues
et non suivies d’effet, tout cela conduit à des injonctions contradictoires qui aggravent encore
plus la situation de stress chronique dans lequel sont placés les agentes.
Qui plus est, toutes les demandes des organisations syndicales restent lettre morte !
Celle formulée auprès du Secrétaire d’Etat lundi 16 mars après sa volte-face suite au CSFPE
du 3 mars et renouvelée par courrier auprès du Premier ministre concernant le jour de carence
n’a aujourd’hui aucune réponse. Il en est de même de la demande d’arrêt des suppressions
d’emplois et des restructurations.
Le projet de loi d’urgence sanitaire diffusé ce jour et qui va être présenté à l’Assemblée
nationale ne prévoit pas son abrogation alors même que, faut-il le rappeler, les personnels de
santé dans leur ensemble sont au contact du virus dans le cadre de leur travail, pour soigner
la population, au péril de leur propre santé, de même que les personnels qui accueillent les
enfants des personnels soignant-es ou encore l’ensemble des agent-es qui continuent à être
au contact du public sans même qu’on leur fournisse, le plus souvent, les protections
nécessaires .
Et il faudrait encore qu’ils et elles subissent des précomptes sur leurs traitements lorsqu’ils et
elles sont malades. Ce jour de carence, déjà injuste en temps normal pour l’ensemble des
salarié-es, l’est encore plus dans la période que nous connaissons.
Le gouvernement (Etat employeur) s’avère incapable de protéger la sécurité et la santé de ses
personnels et de leur donner les moyens indispensables pour fonctionner. Alors que l’épidémie
court depuis plusieurs semaines, la plupart des services (dans toute la fonction publique) ne
disposent encore pas de masques ou de gel hydroalcoolique, ni du nettoyage normal des
locaux de travail…
Par ailleurs, des milliers de lits ont été fermés dans les hôpitaux et des milliers de postes
supprimés sans qu’il soit à ce stade question de les recréer.
En revanche, le gouvernement, dans ce projet de loi, sous couvert de gestion, de l’épidémie
s’engage une nouvelle fois dans un recul des droits des agent-es. Il est ainsi prévu que le
gouvernement puisse modifier par ordonnances … « les conditions d’acquisition de congés
payés et permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de
prise d’une partie des congés payés, des jours de réduction du temps de travail et des jours
de repos affectés sur le compte épargne-temps du salarié, en dérogeant aux délais de
prévenance et aux modalités d’utilisation définis par le livre 1er de la troisième partie du Code
du travail, les conventions et accords collectifs ainsi que par le statut général de la fonction
publique. »
Il s’agit une nouvelle fois d’une attaque inadmissible et ne répondant à aucune nécessité
impérieuse liée à la gestion de la crise contre le statut et les agent-es de la fonction publique.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU et SOLIDAIRES dénoncent le décalage entre les
discours et la réalité et exigent des mesures concrètes pour les agent-es et la population de
notre pays.
Elles renvoient le Président de la République et le Premier Ministre à leurs propres
engagements à savoir que tout serait mis en oeuvre « quel qu’en soit le coût ». Oublier 5,5
millions d’agents publics et leurs familles est inacceptable et serait irresponsable si rien n’était
fait.
Paris le 20 mars 2020