4 novembre 2020

Snes Gironde

Compte-rendu FSU - CTSD et CDEN des 3 et 4 novembre 2020

Compte-rendu du Comité Technique Spécial Départemental (CTSD) et Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) de la GIRONDE des 03 et 04 novembre 2020

Nous avons siégé mardi 03 novembre au CTSD pour faire le bilan de la rentrée en Gironde.

Le DASEN nous avait envoyé les documents pendant les vacances ce qui nous a fortement empêché de vérifier certaines informations auprès de vous.
Les deux instances ont débuté par un hommage à notre collègue Samuel Paty même s’il n’y a pas eu de minute de silence lors du CTSD. Monsieur le DASEN n’ayant pas apprécié que nous lui demandions des comptes au préalable sur le revirement indigne et méprisant de Blanquer.
Nous lui avons demandé de nous expliquer pourquoi les collègues ont été empêchés de se recueillir et d’échanger ensemble, lundi de 8 h à 10 h, pour être à la hauteur de cet hommage national à la mémoire de notre collègue assassiné.
Lors du CTSD, le DASEN ose nous répondre que « la plus grande souplesse a été mise dans l’organisation de la matinée » et qu’il aurait eu 60 chefs d’établissement au téléphone le dimanche pour le leur demander.
Nous vous avons donc sollicités mardi soir par mail pour connaître la réalité de « cette souplesse » sachant que des collègues avaient dû se mettre en grève.
Sur la cinquantaine de retour, moins d’une dizaine d’établissements ont eu un chef d’établissement courageux, compréhensif ou cédant devant le rapport de force. Pour les quarante autres, les collègues n’ont pas pu se retrouver puis préparer cet hommage collectif.
Nous remercions les S1 et les syndiqués nombreuses et nombreux qui, depuis vendredi, nous ont fait remonter par mail et par téléphone toute leur colère et leurs informations précieuses sur la dure réalité dans leur établissement. Ainsi nous pouvons également lui faire part de l’état de notre profession.

Le DASEN nous a expliqué lors des deux instances que c’est au final à cause des transports scolaires. Cet argument est mensonger car en quinze jours ils avaient le temps de trouver une solution pour cette situation exceptionnelle. Qui peut croire que les transporteurs ont répondu au DASEN le vendredi 30 octobre à 18 heures ? De même, lui qui prône la souplesse, pourquoi n’a-t-il pas maintenu la mâtinée d’hommage en milieu urbain desservi par les transports publics ?
Il nous a alors invoqué le protocole sanitaire « renforcé » comme si les élèves allaient moins se contaminer à 10 h qu’à 8 h. Au contraire, vu l’absence de protection garantie par ce protocole, ils auraient eu deux heures de moins d’exposition possible au virus.
Reste enfin son argument sécuritaire. Il ne tient pas non plus parce qu’il n’y avait pas plus de danger que les élèves arrivent à 8 h ou à 10 h ? Le « nouveau » protocole prévoit des entrées et des sorties échelonnées dans les établissements ce qui signifie qu’il y aura un mouvement permanent devant les collèges et les lycées.
A l’image du Ministre qu’il sert scrupuleusement, le DASEN assume le sacrifice de cet hommage national à Samuel Paty. Il a donc reçu toute votre colère qu’il méritait à travers la nôtre.
Il a osé de surcroît nous accuser d’ « instrumentaliser » cet hommage, quelle indécence !
Les autres organisations syndicales ont aussi dénoncé ce revirement inacceptable dans leur déclaration liminaire. Vous pourrez lire celle de la FSU, la nôtre, ci-dessous.

Déclaration FSU au CTSD de la GIRONDE - 3 novembre 2020

Les moyens :

Pour le « nouveau » protocole sanitaire en Gironde sur lequel nous l’avons ensuite questionné, il n’y a aucun problème. Selon son décompte plus que surprenant, il n’y aurait que 200 élèves positifs en Gironde pour le 1er et le 2d degrés confondus.
Le bilan de rentrée conclue à nouveau sur des effectifs en hausse avec plus de 1 339 élèves essentiellement en collège.
La moyenne par classe est de 26,2 élèves en collège (25,6 au niveau national) et de 31 élèves en lycée (29,7 au niveau national). Ces moyennes sont donc très hautes d’autant qu’elles sont tronquées. Le DASEN refuse toujours d’y inclure les élèves des dispositifs d’ULIS et d’UPE2A qui sont pourtant bien intégrés dans les classes.
Le protocole sanitaire met pourtant bien en avant les classes surchargées. Par exemple l’année dernière 51 classes dans 34 collèges avec des effectifs de classe de plus de 30 élèves (sans les inclusions) alors que pour cette rentrée ce chiffre augmente à 64 classes pour 45 collèges.
Toujours moins de moyens mais toujours plus d’élèves ! Sur ces cinq dernières, les effectifs ont collège ont bondi de 11 % tandis que la DGH ne croissait que de 7 %.
Le DASEN continue à affaiblir les SEGPA en fermant de nouveau 6 ateliers.
Il ne respecte pas la circulaire SEGPA en permettant de mutualiser les DGH collège et SEGPA d’un même établissement.
Nous l’avons interpellé sur la réalité de l’école inclusive.
 En UPE2A, les effectifs sont passés de 70 à 155 élèves de 2014 à 2020.
Il y a 16 dispositifs répartis dans 15 collèges et 2 dispositifs en lycée.
Nous avons rappelé au DASEN l’extrême lourdeur de travail des enseignants de ce dispositif et le besoin de décharge et de primes pour le reconnaître.
 En ULIS, les effectifs sont passés de 730 élèves à 1117 de 2015 à 2020.
Ce dispositif concerne 68 collèges, 1 lycée général, 1 lycée professionnel et 1 EREA.
Nous lui avons fait remarquer qu’il ne respectait pas les textes officiels qui limitent à 10 élèves le nombre maximum par dispositif. Seul un établissement en Gironde respecte ce seuil !
Le DASEN l’assume donc s’en moque complètement.

Dans nos questions diverses nous avons aussi soulevé la question du soutien aux élèves surtout après le confinement. A l’instar du Ministre, il se contente d’afficher les quelques heures d’A.P (une centaine par établissement) données en lycée jusqu’aux vacances d’automne.
En collège, il déroule aussi ses éléments de langage pour nous vanter le dispositif « Devoirs faits ». Il se félicite d’une hausse de 16, 2 % du volume horaire alloué entre 2018 et 2020.
Nous brisons son élan de communicant en ramenant ses chiffres à la triste réalité : cela représente 3, 30 par élève et par an (en ne tenant compte simplement que des 30 % de volontaires prévus par ce dispositif). Gageons qu’avec cette manne horaire, les difficultés scolaires accrues par le confinement auront vite disparu...

Les compléments de service et les supports stagiaires :

Le nombre de compléments de service est légère baisse en passant de 145 en 2019 à 135 pour cette rentrée.
Le nombre de supports stagiaire est stable par rapport à l’an passé.
Par contre, pour la première année, 10 % des stagiaires affectés en collège font des heures supplémentaires. Une preuve encore de la paupérisation de notre métier.

Les bilans d’orientation en fin de collège et au lycée :

Aucun document cette année donné par le DASEN…

Les demandes de dérogation et les établissements les plus demandés :

Aucun document cette année donné par le DASEN…

Pour davantage d’informations sur le CDEN notamment les nouvelles sectorisations prévues à Bordeaux et autour du futur collège de Marsas nous vous invitons à lire le compte-rendu spécifique en cliquant sur ce lien (article CDEN - SNES-Fsu-Gironde)

SNES-Fsu-Gironde

Catherine DUDES, Cyrille ORLOWSKI et Arnaud LACOMBE,
représentants SNES-FSU au CTSD et CDEN de Gironde.