7 octobre 2025

Catégorie - Carrière - Mutation

Classe exceptionnelle - Bilan provisoire de la campagne 2025

Classe exceptionnelle - Bilan provisoire de la campagne 2025

IMPORTANT :
Les données de cet article sont provisoires. En effet elles sont basées sur les situations de carrière des collègues communiquées par le rectorat au 01/09/2024, alors que la situation prise en compte pour l’accès à la classe exceptionnelle est celle au 31/08/2025. Des collègues pourront donc avoir changé d’échelon entre ces deux dates. Les statistiques définitives seront connues en janvier 2026.

Informations générales.

Les promotions à la classe exceptionnelle ont été publiées par le rectorat au début de l’été : https://www.ac-bordeaux.fr/avancements-acceleres-et-promotions-des-personnels-enseignants-du-2d-degre-public-cpe-et-psyen-124676

Pour l’accès à ce grade il n’y a aucun barème ni critère objectif, et les textes stipulent que les avis ne sont pas contestables. Un pouvoir discrétionnaire est ainsi laissé aux évaluateurs et évaluatrices primaires, particulièrement aux IPR. L’opacité est totale. L’administration exigeant 2 avis « Très Favorable » pour une éventuelle promotion, le plus souvent c’est un avis seulement « Favorable » de l’IPR qui bloque.

Les Lignes Directrices de Gestion (LDG) ministérielles précisent que le recteur doit veiller aux deux équilibres Femme/Homme et Supérieur/second degré, et que le premier critère de départage des collègues ayant le double avis « Très Favorable » est l’ancienneté de corps (date depuis laquelle l’agent est certifiée, agrégée…).

Les LDG académiques reprennent les LDG ministérielles mais y ajoutent la notion d’équilibre disciplinaire. De plus il semble que l’administration procède à l’équilibre Femme/Homme par discipline, et non pas globalement. Cela permet visiblement aux IPR de filtrer les promotions, si on se fie au cas des agrégées où dans une discipline une collègue ayant eu l’agrégation par liste d’aptitude en 2023, puis la hors classe des agrégées en 2024, se voit dès 2025 promue à la classe exceptionnelle alors que dans la même discipline un collègue proche de la retraite, ayant le double avis « Très Favorable » et ayant passé le concours il y a 25 ans n’a pas été promu.

Le SNES-FSU invite les collègues non promues proches de la retraite et ayant atteint l’indice terminal de la hors classe à se rapprocher des IPR pour exiger des explications.

Statistiques pour les certifiées

Il y a eu cette année 263 promotions dans notre académie pour environ 2630 promouvables au 01/09/2024 (en réalité au 31/08/2025 il y avait 2858 promouvables). Le tableau suivant donne la répartition par discipline effectuée par le rectorat.

On voit que si l’inégalité de traitement dénoncée par le SNES-FSU en 2024 concernant les disciplines SES, arts plastiques et allemand – ces disciplines avaient eu un taux de promotion très inférieur à celui des autres disciplines – a été corrigé en SES et arts plastiques, en revanche le problème demeure entier en allemand. Pour le SNES-FSU il est inacceptable que pour la seconde année consécutive il n’y ait aucune promotion en allemand.



On note cette année une augmentation des promotions au 5e échelon : 75 sur 263, contre 42 sur 269 l’année dernière. Trois collègues promues n’étaient même encore qu’au 4e échelon de la hors classe au 01/09/2024 !

Cette augmentation du nombre de promotions de collègues éloignées de la fin de la hors classe, entraîne une dégradation sensible puisque les 7e échelon ne représentent plus que 37,6 % des promues, contre 48 % l’année dernière. Pour le SNES-FSU le taux de promotion des 7e échelon demeure insuffisant et de nombreuses collègues vont partir à la retraite sans la revalorisation sensible de leur pension qu’aurait permis une promotion. Rappelons en effet que pour les certifiées il y a une différence de 151 points d’indice entre le dernier échelon de la classe exceptionnelle et le dernier échelon de la hors classe, soit un gain salarial de 743 euros bruts mensuels, et que lorsqu’on est au 7e échelon de la hors classe depuis 3 ans on atteint en 2 ans l’indice terminal de la classe exceptionnelle. Il n’est donc nullement nécessaire d’accéder « jeune » à la classe exceptionnelle pour en tirer bénéfice pour la pension.

Il n’est pas inutile de rappeler également qu’en promouvant les collègues seulement au 5e échelon l’administration réalise de substantielles économies comme l’illustre le tableau suivant :

Concernant l’égalité Femme/Homme, les femmes représentent 62,4 % des promouvables et 66,5 % des promues. Dans le détail :

  • 7e : 99 promues, 40H et 59F
  • 6e : 89 promues, 29H et 60F
  • 5e : 75 promues, 19H et 56F

Le tableau ci-dessous donne quelques statistiques par discipline. Les collègues des disciplines ne figurant pas dans le tableau pourront nous contacter par courriel.
On peut noter que pour les disciplines à effectifs importants – pour les disciplines à faibles effectifs (langues rares….) les statistiques ne sont pas significatives - les taux de promotion varient environ de 8 à 12 %, contre 9,5 % à 11 % l’année passée.
La situation de l’allemand est un véritable problème : aucune promotion pour la seconde année consécutive ! Pourtant en 2024 il y a eu des promotions en Russe, Occitan, Basque, Chinois, Italien et Portugais, disciplines où les effectifs des promouvables sont pourtant bien plus faibles qu’en allemand ; et on note à nouveau une promotion en Italien et en Basque en 2025. Le SNES-FSU considère que les chances d’accéder à la classe exceptionnelle doivent être les mêmes pour toutes les disciplines et il est urgent que le rectorat observe plus précisément les promotions dans les disciplines à très faibles effectifs, au regard des effectifs des promouvables.

Pour le SNES-FSU une telle inégalité de traitement est injustifiable. Il a écrit aux syndiquées d’allemand pour leur conseiller de demander des explications à l’IPR et de faire un recours gracieux auprès du recteur.

On peut enfin noter que l’administration a dressé une liste complémentaire, composée uniquement de femmes : 4 documentalistes. L’année dernière la liste complémentaire comportait 5 collègues, dont déjà 4 documentalistes. Pourquoi autant de documentalistes alors que le taux de promotion dans cette discipline est déjà de plus de 10 % ? Il est possible que les IPR de documentation aient été moins avares que celles et ceux des autres disciplines pour attribuer les avis "Très Favorable", et qu’en conséquence c’est dans cette discipline que l’administration trouve des collègues ayant le double avis "Très Favorable" et une grande ancienneté de corps, pour dresser cette liste complémentaire.

Statistiques pour les CPE

17 promotions : 7 au 7e échelon et 10 au 6e échelon.
157 promouvables dont 29 au 7e échelon.
Taux de promotion de 10,8 %

Statistiques pour les Psy-EN

6 promotions : 3 au 6e échelon et 3 au 5e échelon. Aucune promotion pour les 3 Psy-EN au 7e échelon.
77 promouvables dont 3 au 7e échelon.
Taux de promotion de 7,8 %

Statistiques pour les agrégées

Pour la première fois c’est le rectorat, et non plus le ministère, qui a procédé aux promotions.
Comme expliqué pour les certifiées, les données ci-dessous sur les échelons sont celles au 01/09/2024, donc il y aura des différences entre la réalité et nos statistiques. Par exemple au 01/09/2024 il y a 530 promouvables (dont 27 en EPS) dans le fichier de l’administration, mais l’arrêté collectif de promotion mentionne 659 promouvables. Cela signifie qu’entre le 01/09/2024 et le 31/08/2025, 129 agrégées sont passées du 3e au 4e échelon de la hors classe, devenant ainsi promouvables.

Il y avait dans notre académie 503 agrégées – hors EPS - au 4e échelon de la Hors Classe au 01/09/2024. Il y a eu 93 promotions (plus 5 en EPS) dont 6 pour des collègues qui au 01/09/2024 n’étaient encore qu’au 3e échelon de la hors-classe. Rappelons que l’année dernière il n’y avait eu aucune promotion pour celles et ceux qui avaient accédé au 4e échelon entre le 1er septembre et le 31 août. Les promotions de « méritantes » semblent donc augmenter, au détriment des collègues ayant atteint la fin de la hors classe. Nous ne disposons pas des informations permettant de connaître la répartition des promouvables selon les chevrons HEA-1, HEA-2 et HEA-3 du 4e échelon. Il n’est donc pas possible de savoir dans quelle mesure le rectorat a promu, ou pas, préférentiellement les collègues les plus avancées dans la carrière.

Concernant l’égalité Femme/Homme, l’arrêté publié par le rectorat indique que les femmes représentent 49 % des promouvables mais 55 % des promues .
Ce même arrêté n’indique pas le poids du supérieur dans les promotions ni dans les promouvables. Cependant si on se base sur les données au 01/09/2024 il y avait 33 promouvables (dont 4 EPS) dans l’enseignement supérieur, et il y a eu 6 promues (aucun en EPS). En outre 2 agrégées du supérieur qui n’étaient qu’au 3e échelon de la hors classe au 1er septembre 2024, ont été promues.

Quelques données par disciplines, pour les agrégées de notre académie, avec rappel de la campagne 2024 (à chaque fois pour les données au 01/09) :

Afin d’analyser plus en détail les promotions, le SNES-FSU de l’académie de Bordeaux mène actuellement une enquête auprès de ses syndiquées, en particulier pour analyser la situation des collègues ayant un double avis « Très Favorable », proches de la retraite et non promues.
L’étude des promotions chez les agrégées en 2024, dernière année où les promotions se sont faites au ministère, montre que dans toutes les disciplines les anciennetés de corps du/de la derniere promue dans notre académie remontaient à la période 1993 et 1996. En 2025, année où pour la première fois c’est le rectorat qui a procédé aux promotions des agrégées, nous constatons que ces mêmes anciennetés de corps remontent souvent à la période 1996-1999, mais également qu’il y a maintenant des promotions de collègues agrégées depuis seulement quelques années. Il est clair que maintenant que tout se fait au rectorat, le mérite prend de l’ampleur et les IPR n’hésitent pas à limiter le nombre d’avis Très Favorable afin de promouvoir les personnes de leur choix.

Le SNES-FSU de l’académie de Bordeaux revendique la promotion prioritaires des collègues ayant atteint l’indice terminal de la hors-classe et proches de la retraite, et continue de défendre les droits à la carrière des collègues dans les différentes instances. Adhérer au SNES

Le SNES-FSU porte le mandat d’une progression continue dans la carrière pour toutes, non limitée, et la suppression de la notion de mérite dans l’avancement. Les collègues ne doivent plus être bloquées à la hors-classe !